Lobectomie pulmonaire
Une lobectomie consiste à enlever un lobe pulmonaire, sur les trois lobes présents à droite (restent alors 2 lobes) ou les deux lobes présents à gauche (reste alors 1 lobe):
– Le plus souvent, la lobectomie pulmonaire est réalisée pour retirer un cancer du poumon et la zone de poumon située immédiatement autour de la tumeur. Ce geste est alors combiné avec l’ablation de tous les ganglions lymphatiques qui drainent le poumon du côté opéré : c’est le curage ganglionnaire médiastinal ;
– Plus rarement, une lobectomie pulmonaire est réalisée comme traitement d’un lobe pulmonaire détruit, surinfecté à germes rares, ou présentant une tumeur de nature indéterminée. Le curage ganglionnaire médiastinal n’est alors pas toujours nécessaire.
Après l’intervention, le risque de développer des complications est avant tout lié à l’accès par thoracotomie et aux maladies associées, cardio-vasculaires, pulmonaires ou systémiques. Afin de réaliser le geste dans des conditions de sécurité maximum, un bilan respiratoire et cardiaque doit être réalisé en pré opératoire. Le patient doit impérativement arrêter de fumer 15 jours avant l’intervention. Si l’état du patient ne permet pas de réaliser d’emblée une lobectomie, une préparation préopératoire est prescrite : elle comprend le sevrage du tabac, des aérosols de bronchodilatateurs, une kinésithérapie de drainage bronchique, et une prise en charge nutritionnelle.
Après programmation de l’intervention et éventuellement préparation préopératoire, le patient doit voir en consultation un anesthésiste, et rentrer à l’hôpital la veille de la date de l’intervention. Le jour J, le patient bénéficie d’une préparation cutanée (douche), avant de descendre au bloc opératoire. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, et dure entre 1h30 et 6h, selon les difficultés techniques rencontrées.
Un ou deux drains thoraciques sont mis en place à la fin de l’intervention. La cicatrice est refermée avec un fil transparent positionné dans l’épaisseur de la peau, et donc invisible par le patient et ses proches. Le patient est alors transféré en salle de réveil jusqu’à ce qu’il reprenne complètement connaissance, et bénéficie d’une première séance de kinésithérapie respiratoire. Le soir de l’intervention, il remonte dans le service de chirurgie thoracique, ou dans le service de soins intensifs de pneumologie, selon son état avant et après l’intervention.
Au cours de l’hospitalisation, le patient va bénéficier d’une prise en charge active, visant à stimuler sa récupération, et limitant au maximum les gestes et procédures invasives. Idéalement, un patient est mis au fauteuil le soir de l’intervention, et dîne au fauteuil. Il est mobilisé le lendemain de l’intervention, ses voies veineuses sont retirées, et il est accompagné par le kinésithérapeute pour faire quelques pas dans le service. Il bénéficie de une à trois séances de kinésithérapie respiratoire, selon son encombrement bronchique et sa capacité à suivre les exercices prescrits. Le plus souvent, les drains thoraciques sont retirés entre le 1er et le 5ème jour postopératoire. Si les drains sont retirés, que le patient suit bien les exercices de kinésithérapie, et que les douleurs sont contrôlées, une sortie est envisageable, idéalement dès le 4ème jour, et en moyenne au 7ème jour.
En cas de complication, le patient peut avoir besoin de rester en unité de soins intensifs, voire être transféré en réanimation, et finalement avoir besoin d’un séjour prolongé à l’hôpital. Les complications de la lobectomie sont avant tout déterminées par les réserves cardio-pulmonaires existant avant l’intervention. Les complications étant en grande partie liées à des problèmes pulmonaires (pneumonies, rétentions de sécrétions) et cardiaques (trouble du rythme, infarctus), il est indispensable de cesser tout tabagisme avant l’intervention, et éventuellement de bien suivre la préparation prescrite en préopératoire.
Après l’hospitalisation initiale, le patient revoit son chirurgien en consultation, afin de vérifier son état, de prendre en charge d’éventuelles douleurs, et de contrôler la cicatrice et la radiographie des poumons. Les résultats de l’analyse de la pièce opératoire sont alors communiqués au patient. La suite de la prise en charge, et notamment la discussion de traitement complémentaire (chimiothérapie en cas de cancer, antibiothérapie en cas d’infection, etc) a lieu dans le centre d’origine du patient.
Sur le long terme, la lobectomie n’est pas forcement une opération invalidante. Les patients avec une fonction pulmonaire normale peuvent présenter 3 mois après une lobectomie la même fonction pulmonaire qu’avant l’opération, à condition d’effectuer correctement la kinésithérapie respiratoire