Transplantation pulmonaire

Certaines maladies détruisent progressivement les poumons qui finissent par ne plus pouvoir jouer leur rôle dans la respiration. Comme ils ne sont plus capables d’oxygéner l’ensemble des organes et des tissus d’un individu, une oxygénothérapie est instaurée à visée palliative, c’est-à-dire pour améliorer le patient sans le guérir de sa maladie pulmonaire.  A ce stade de la maladie et chez certains patients bien sélectionnés, une transplantation pulmonaire peut être proposée comme solution curative de la maladie pulmonaire.

C’est l’agence de Biomédecine qui gère l’accès aux greffons pour les 12 centres de transplantation français dans un but de donner un accès égalitaire à la transplantation. Cela garantit à chaque patient inscrit sur une liste d’attente en France de pouvoir recevoir un greffon quelque soit son lieu d’habitation et son centre de transplantation.

Il y a 4 grands types d’indication de transplantation pulmonaire : la mucoviscidose, l’emphysème, la fibrose pulmonaire et l’hypertension artérielle. D’autres maladies plus rares peuvent aussi nécessiter une transplantation. Selon la maladie concernée, il s’agit d’une transplantation soit d’un seul poumon soit des 2 poumons.

Dans notre établissement, nous effectuons des transplantations chez l’adulte et chez les enfants de plus de 10 ans. Cette activité pédiatrique est une de nos spécificités et elle est réalisée en partenariat avec l’équipe de pneumologie pédiatrique de l’Hôpital Necker qui assure le bilan et la prise en charge avant transplantation. Cette activité pédiatrique concerne essentiellement des jeunes porteurs de Mucoviscidose.

La décision d’inscription sur liste de transplantation est faite en réunion multidisciplinaire dès lors que le bilan pré-transplantation est complet et que l’on considère que le patient est au stade ultime de sa maladie respiratoire : espérance de survie limitée à  moins de 1 an.

L’intervention consiste à remplacer 1 ou 2 poumons, selon le type de maladie et l’âge du patient. S’il s’agit d’une maladie entrainant une infection sévère des bronches et des poumons, un changement des 2 poumons est indispensable. L’intervention est faite de manière séquentielle en changeant successivement les 2 poumons. Cela peut nécessiter dans certains cas à avoir recours à une circulation extra corporelle (CEC) afin de pouvoir faire respirer le patient au moment où l’on retire le poumon malade et avant de lui implanter le nouveau. Parfois, grâce à une gestion très précise de la ventilation assistée par l’anesthésiste, la CEC n’est pas nécessaire.

Cette intervention est associée à une mortalité et morbidité (complications non mortelles) importante essentiellement la première année (complications liées aux défaillances d’organes, rejets ou infections). Des traitements immunosuppresseurs sont nécessaires durant toute la vie après une transplantation. Le suivi rigoureux des patients est indispensable pour détecter des complications pouvant être traitées à temps et éviter une dégradation précoce des greffons (bronchiolites oblitérantes). Ainsi des EFR, radiographies et prises de sang sont faites initialement très fréquemment puis espacés dans le temps.