Ganglion du médiastin

Le médiastin est la région de la cage thoracique située entre les 2 poumons : il contient donc les autres organes intra thoraciques. En arrière se trouvent le canal thoracique, l’œsophage et l’aorte thoracique descendante, en avant le thymus, le cœur et les gros vaisseaux qui y sont attenants (aorte thoracique ascendante et veine cave supérieure), et au centre la trachée et l’origine des 2 bronches souches. C’est à ce dernier niveau que se situe l’essentiel des ganglions du médiastin qui sont ainsi présents le long d’un  axe allant du cou à la bifurcation de la trachée en ses 2 bronches souches, mais aussi plus bas, en dessous de cette bifurcation jusqu’au diaphragme.

Ganglion, mot dérivé du grec qui veut dire glande, est le terme utilisé couramment pour désigner de petits organes lymphoïdes situés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques . Les anatomistes lui préfèrent celui de nœud lymphatique. Les vaisseaux lymphatiques véhiculent la lymphe provenant des différents organes constituant l’organisme. Au niveau du médiastin il s’agit de la lymphe qui provient du cœur et de l’œsophage mais surtout de celle provenant des poumons, particulièrement abondante et  qui en constitue l’essentiel. Ganglions et vaisseaux lymphatiques forment le système lymphatique.

Image médicale : Ganglion du médiastin

Le système lymphatique des poumons est d’une importance capitale, tant à l’état normal qu’à l’état pathologique.

Les poumons filtrent des quantités énormes de fluides de 2 types : d’une part, l’air atmosphérique riche en aérocontaminants divers (pollution, avec entre autres ses particules inertes et ses carcinogènes) et en éléments « microbiens » de toutes sortes, et d’autre part le sang qui y vient chercher l’oxygène nécessaire à la vie et restituer le gaz carbonique.

Le sang, amené par les artères pulmonaires, traverse le poumon et est repris dans la circulation sanguine par les veines pulmonaires: toutefois, des fractions très infimes de liquide ayant diffusé dans le parenchyme pulmonaire y restent prisonnières et ne sont pas réabsorbées, qui lorsqu’elles s’accumulent sont à l’origine d’œdème pulmonaire. De même, l’air inspiré pour oxygéner le sang est restitué vers l’extérieur par l’expiration, emportant avec lui ses différentes particules étrangères en suspension, mais une infime quantité d’entre elles va également rester piégée dans le parenchyme.

Les vaisseaux lymphatiques vont épurer le parenchyme de tous ces éléments. La partie liquidienne est appelée la lymphe. La lymphe contient en suspension les autres particules plus ou moins déjà détruites par les systèmes de défense présents dans le parenchyme pulmonaire. Les vaisseaux lymphatiques vont reconduire la lymphe dans la circulation sanguine en remontant le long des bronches et de la trachée et s’abouchant dans les veines au niveau du cou. Les ganglions présents sur le trajet de ces vaisseaux filtrent la lymphe et poursuivent le travail d’épuration grâce au tissu lymphoïde les constituant: ils font partie du système de défenses immunitaires de l’organisme.

Les ganglions du médiastin sont en nombre très variable d’un individu à l’autre (de 1 à plus de 60) et de taille très variable (de 1 mm à plus de 2 cm). On considère de façon statistique qu’ils sont dignes d’intérêt quand leur plus petit diamètre est égal ou supérieur à 1 cm. Quand ils sont de grande taille on parle d’adénomégalies, et quand ils sont pathologiques on parle d’adénopathies.

Les ganglions peuvent avoir leur pathologie propre (exemple atteinte du tissu lymphoïde dans les lymphomes), appartenir à une pathologie plus générale (exemple la sarcoïdose), être la traduction d’une infection (exemple la tuberculose), être la séquelle d’un empoussiérage important (exemple la silicose et l’anthracose), et cetera. Les causes sont multiples, mais celle qui domine par son importance actuelle et sa gravité est le cancer du poumon. En effet, la lymphe draine les cellules tumorales qui représentent le premier mode d’essaimage de ce cancer. Ces cellules sont retenues dans les ganglions et y sont détruites. Elles modifient l’aspect des ganglions et certains de leurs caractères physiologiques et déceler leur présence à ce niveau revêt un intérêt diagnostique, pronostique et thérapeutique majeur.

L’atteinte des ganglions du médiastin est recherchée par la tomodensitométrie, étudiée par le TEP-scan, mais la véritable nature de l’atteinte ne peut être apportée que par un prélèvement à ce niveau (ponction transtrachéo-bronchique sous bronchoscopie, ponction sous échographie endo-oesophagienne ou endo-bronchique EBUS, médiastinoscopie ou plus rarement vidéo-thoracoscopie).